L’épidémie de Mpox qui sévit depuis quelques mois en République démocratique du Congo (RDC) commence à se propager au-delà de ses frontières. “Le séquençage des virus de la Mpox pour trois cas signalés à la toute fin juillet en Ouganda et au Kenya a confirmé qu’il s’agissait d’un variant plus mortel qui n’avait jusque-là été identifié qu’en République démocratique du Congo”, rapporte Science.
Des cas de cette maladie, auparavant appelée variole du singe, ont également été recensés au Rwanda et au Burundi, pays frontaliers de la province congolaise du Sud-Kivu.
Cette situation commence à inquiéter sur le continent africain, et “l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sollicite davantage d’aide après cette évolution troublante, dont elle craint qu’elle laisse augurer une nouvelle épidémie de Mpox, deux ans seulement après qu’une souche moins grave s’est propagée dans le monde”, relaie la revue scientifique. Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, a ainsi déclaré :
“J’envisage de convoquer le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international afin qu’il me conseille sur la nécessité de qualifier ce foyer infectieux d’urgence de santé publique de portée internationale.”
C’est le plus haut niveau d’alerte de l’OMS. Pour le moment, on ignore quand le comité sera réuni.
Liste mise à jour
Le clade 1, la version du virus Mpox qui circule en RDC, aurait tué 3 % des personnes infectées l’année dernière, tandis que le clade 2, qui a émergé au Nigeria en mai 2022 et atteint 116 pays, a un taux de létalité de 0,2 %.
Le Comité des représentants permanents (Corep) de l’Union africaine (UA) a approuvé d’urgence un montant de 10,4 millions de dollars provenant des fonds Covid existants pour les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), afin de soutenir les efforts en cours pour lutter contre l’épidémie de Mpox à travers le continent, peut-on lire dans un communiqué. Il s’agit de renforcer les moyens de surveillance de la maladie mais aussi l’accès aux vaccins existants.
Cette situation survient alors que l’OMS a mis à jour sa liste des agents pathogènes susceptibles de déclencher une pandémie et qui nécessitent une attention particulière. Selon Nature, le virus de la Mpox est considéré comme prioritaire, tout comme son parent responsable de la variole, bien qu’il ait été éradiqué en 1980. “Comme les populations ne se font plus vacciner systématiquement contre [la variole], et ne sont donc plus immunisées contre elle, une propagation non maîtrisée de ce virus pourrait entraîner une pandémie”, précise la revue britannique.