"Tant que tu vivras, cherche à t'instruire: ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison" Solon

Un méga éclair de 829 km, nouveau record mondial

 

Un nouveau record du plus long éclair a été validé jeudi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et établi à 829 kilomètres, dans la zone des Grandes Plaines aux États-Unis.

Ce méga éclair a été observé le 22 octobre 2017, lors d’un épisode orageux de grande envergure. «S’étendant de l’est du Texas jusqu’aux alentours de Kansas City, il a couvert une distance équivalente à celle qui sépare les villes européennes de Paris et de Venise», a souligné l’OMM dans un communiqué.

Un comité de 11 experts basés aux États-Unis, au Brésil, en Allemagne, en Espagne, au Népal et en Israël a certifié le nouveau record. Le précédent record (768 km), également observé aux États-Unis, a eu lieu entre le Mississippi et le Texas le 29 avril 2020, et a été certifié en 2022. Ces records ont une marge d’erreur de plus ou moins 8 km.

L’éclair distingué jeudi «n’avait pas été repéré lors de l’analyse initiale de l’orage en 2017, mais a été découvert lors d’une réévaluation de celui-ci», a expliqué l’OMM. Cet épisode avait été «l’un des premiers orages au cours duquel le tout nouveau satellite géostationnaire d’exploitation pour l’étude de l’environnement (GOES-16) de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA) a recueilli des données sur les méga éclairs, c’est-à-dire des décharges orageuses dont la longueur spatiotemporelle est extrême», a ajouté l’OMM.

Pour l’agence météorologique des Nations unies, de tels méga éclairs soulignent la puissance de la foudre et sa dangerosité. «La foudre peut parcourir de très longues distances loin de l’orage d’origine», a déclaré Randall Cerveny, rapporteur de l’OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques, à l’AFP. «C’est pourquoi certaines personnes parlent d’un éclair bleu, un éclair qui semble surgir d’un ciel clair».

Professeur de sciences géographiques à l’Arizona State University, Randall Cerveny a créé les Archives mondiales des extrêmes météorologiques et climatiques de l’OMM en 2007. Elles consignent les records mondiaux de température, pression, précipitation, grêle, aridité, vent, foudre et mortalité liée aux phénomènes météorologiques.

La cartographie de la foudre par satellite est opérationnelle depuis 2016 seulement, un délai trop court pour déterminer des schémas ou des tendances en termes d’intensité, de localisation ou de fréquence. «Donnez-nous encore une décennie environ de données et nous pourrons commencer à aborder cette question», a déclaré Randall Cerveny à l’AFP.

Michael J. Peterson, du Centre de recherche sur les tempêtes violentes aux États-Unis, a déclaré qu’à mesure que les données s’étofferont, «nous serons en mesure d’observer même les types de foudre extrême les plus rares sur Terre, et d’étudier les impacts larges de la foudre sur la société».

Cela reste un danger majeur

L’OMM plaide pour que toute la planète soit couverte par des systèmes d’alarme précoce, qui couvrent tous les événements météorologiques dangereux. «La foudre est une source d’émerveillement, mais aussi un danger majeur qui coûte de nombreuses vies à travers le monde chaque année», a déclaré Celeste Saulo, cheffe de l’OMM.

Selon les chiffres records liés à la foudre et validés par l’OMM, la plus longue durée d’un éclair est de 17,102 secondes (18 juin 2020, Uruguay-nord de l’Argentine), l’éclair direct le plus meurtrier a tué 21 personnes abritées dans une hutte (1975, au Zimbabwe) et l’impact indirect le plus dévastateur est le déversement de carburant en feu après un impact sur un dépôt, tuant 469 personnes (1994, Dronka en Egypte).

AFP

Une algue toxique décime la vie marine en Australie

 

Karenia Mikimotoi, une algue toxique provoque un taux de mortalité élevé 
entre les animaux marins d'Australie

La prolifération d'une algue mortelle pour des centaines d'espèces marines suscite une inquiétude croissante au sud de l'Australie. Celle-ci perturbe l'activité des pêcheries et pousse les autorités à réfléchir à des solutions d'urgence.

Le gouvernement d'Australie-Méridionale a organisé mardi une réunion d'urgence afin d'être informé par les scientifiques sur la prolifération de l'algue Karenia mikimotoi, qui endommage les branchies des poissons et les asphyxie. L'algue toxique était déjà présente sur 4400 kilomètres carrés de côtes lorsqu'elle a été repérée pour la première fois à la mi-mars.

Les plages de sites touristiques riches en faune et en flore, comme l'île Kangourou, au sud de la ville d'Adélaïde, les péninsules de Yorke et Fleurieu, sont jonchées de carcasses de requins, de raies, de crabes et de pieuvres. «Il est difficile d'exagérer l'extrême gravité» de cette crise environnementale, a expliqué Adriana Verges, écologiste marine à l'université de Nouvelle-Galles du Sud.

«Je n'ai jamais rien vu d'aussi grave»

«On parle d'une mortalité massive qui touche près de 500 espèces marines différentes, dont des éponges et d'autres invertébrés essentiels à la formation de l'habitat, ainsi que des poissons. C'est complètement dévastateur», a-t-elle ajouté. Ian Mitchell, qui gère un marché aux poissons à Adélaïde, a expliqué que certains pêcheurs n'avaient rien pu remonter dans leurs filets depuis avril.

«Je n'ai jamais rien vu d'aussi grave», a-t-il déclaré à la chaîne télévisée nationale ABC. «Je parle à des pêcheurs tous les jours, et j'en ai au téléphone qui sont en larmes». Selon Paul Gamblin, directeur général de l'Australian Marine Conservation Society, les industries de la pêche et de l'aquaculture peuvent mettre des années à s'en remettre. «Il s'agit d'un énorme signal d'alarme», a-t-il déclaré à l'AFP.

L'Australie-Méridionale n'avait encore jamais connu de prolifération d'algues toxiques de cette ampleur ou de cette durée. Le changement climatique a entraîné une augmentation de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur marine dans toute l'Australie, ce qui affecte considérablement les écosystèmes marins.

ATS