La tortue de Cantor ne correspond pas du tout à l'idée classique que l'on se fait d'une tortue ! La carapace de cette espèce de tortue d'eau douce, vivant en Asie du Sud-Est, semble avoir fondu sous une lampe à infrarouge. Plate et molle, elle peut mesurer jusqu'à un mètre de long. Difficile de bouger dans ces conditions, mais la tortue de Cantor a trouvé la parade ! Elle reste immobile et enterrée sous les fonds des rivières, laissant juste poindre sa gueule et ses petits yeux pour attraper les poissons et crustacés qui passent devant elle. Elle remonte à la surface pour reprendre son souffle seulement deux fois par jour.
Avec ses quelque 60 kilos et sa carapace pas vraiment ergonomique, la tortue de Cantor subit de plein fouet les changements de son habitat mais aussi les accidents avec les bateaux de pêche, ou encore la chasse. Elle est répertoriée comme une espèce menacée (EN) sur la liste de l’IUCN. La tortue de Cantor appartient au genre Pelochelys qui s'est séparé des autres tortues il y a 40 millions d'années. Deux autres espèces, Pelochelys bibroni et Pelochelys signifera, avec qui elle partage son étrange carapace molle et lisse ainsi que sa tête étrange, complètent ce genre.
La tortue de Cantor est reconnaissable entre mille avec sa carapace complètement plate et lisse, et sa drôle de tête. Malheureusement, elle est très rare et menacée de disparition. © David Emmett
Deux fois par semaine, la chronique « Étrangeté du vivant » vous présente les espèces les plus insolites, belles et/ou étranges, qui peuplent notre planète Terre. Ces espèces souvent méconnues ont des modes de vie et des caractéristiques fascinantes. Qu'elles soient animales, végétales, fongiques ou encore microcrospiques, nous vous invitons à les découvrir dans cette nouvelle chronique.