Voici une chose simple que nous pourrions faire pour « annuler » des années d’émissions de CO2
Une nouvelle analyse des forêts du monde a révélé qu’il serait tout à fait possible de planter 1200 milliards de nouveaux arbres à travers le monde entier : un nombre qui permettrait d’absorber une quantité de CO2 non négligeable.
Dans le cadre de cette l’étude, Thomas Crowther, chercheur à l’ETH Zürich et son équipe de recherche, ont identifié les forêts disparues depuis longtemps mais qui pourraient être restaurées, et ce à travers le monde entier.
« Les arbres sont l’arme la plus puissante dans la lutte contre le changement climatique », a déclaré Crowther. Selon les résultats de l’étude, si 1200 milliards d’arbres supplémentaires étaient plantés à travers le monde, ces derniers pourraient alors absorber chaque année plus de carbone que les activités humaines n’en émettent.
L’équipe de recherche décrit également des données provenant de milliers d’échantillons de sol collectés par des scientifiques locaux, et qui révèlent que les régions arctiques et subarctiques du monde stockent la plus grande partie du carbone de la planète. Cependant, le réchauffement de ces écosystèmes provoque la libération de ce carbone, un processus qui pourrait accélérer le changement climatique de 17%.
À savoir que pour effectuer ces recherches, le Crowther Lab a utilisé le plus grand ensemble de données mondiales de données d’inventaire forestier (Global Forest Biodiversity Initiative) — mesurées par des scientifiques sur le terrain dans plus de 1.2 million de sites répartis à travers le monde, associé à des observations satellitaires, pour obtenir une compréhension mécanique du système forestier mondial.
Le laboratoire utilise également une base de données équivalente pour l’écologie souterraine (Global Soil Biodiversity Initiative). Cette initiative, avec des dizaines de milliers d’échantillons de sol décrivant les modèles globaux de la biomasse et la diversité du microbiome de sol global, associée à des données satellitaires, donne un premier aperçu des milliards d’espèces souterraines qui déterminent la fertilité du sol, la composition atmosphérique et le climat.
C’est en utilisant cette combinaison de données de surface et souterraines que l’équipe de recherche a pu identifier des régions hautement prioritaires en matière de conservation de la biodiversité. En outre, les chercheurs peuvent enfin commencer à comprendre les réactions qui déterminent les concentrations de carbone dans l’atmosphère pendant le reste du siècle : à mesure que le sol se réchauffe, les émissions de carbone du sol vont augmenter, en particulier dans les régions arctiques et subarctiques de haute latitude.
La nouvelle analyse suggère également qu’une plantation mondiale d’arbres aurait un impact plus important sur l’environnement que la construction d’éoliennes ou l’adoption de régimes végétariens. « Un effort qui pourrait annuler une décennie d’émissions de gaz à effet de serre », dit-il. « Si nous augmentions le nombre d’arbres sur la planète de 1000 milliards, ce serait l’équivalent de plusieurs gigatonnes d’émissions capturées dans l’atmosphère – soit au moins 10 années d’émissions anthropiques complètement anéanties », a-t-il ajouté.
Selon Crowther, contrairement aux solutions de haute technologie pour lutter contre le changement climatique telles que les systèmes de captage du carbone par exemple, les arbres sont une belle solution, car tout le monde peut en planter un. Littéralement, « tout le monde peut s’impliquer », a-t-il déclaré. « Les arbres rendent littéralement les gens plus heureux en milieu urbain, ils améliorent la qualité de l’air, la qualité de l’eau, la qualité des aliments, le service des écosystèmes… c’est une chose tellement facile et tangible », a-t-il ajouté.