Le lactose n'a plus de secret pour les chercheurs d'Agroscope et du CHUV
(Photo: (© Agroscope, Jost Brunner)
Deux tiers environ de la population adulte mondiale ne digère pas le lactose, soit le sucre du lait, parce qu'elle ne possède pas l'enzyme qui permet sa métabolisation, la lactase. Ils sont même 85% en Chine à ne pas le supporter ou être intolérants, alors qu'en Suisse, 80% le digèrent sans problème. Hic: la plupart des gens ignorent s'ils arrivent à assimiler le lactose. Une découverte conjointe des chercheurs d'Agroscope et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) va peut-être changer la donne.
En effet, ils ont mis au point un nouveau moyen d'évaluer la présence de la lactase dans le corps humain et par conséquent la capacité d'un individu à digérer le lactose. La découverte a fait l'objet d'un dépôt de brevet, précise Agroscope dans un communiqué. Pour y parvenir, les scientifiques ont recouru à la métabolomique, une méthode moderne qui permet d'identifier de nombreuses molécules de notre métabolisme grâce à leur masse.
Un test commercialisable pour le grand public
Cette découverte, parue dans l'American Journal of Clinical Nutrition, «constitue un apport considérable au champ de la recherche nutritionnelle», souligne Agroscope. Elle donne en effet la possibilité d'analyser directement l'activité de la lacatase dans l'organisme humain plutôt que de l'évaluer à partir de certaines dispositions génétiques ou de la présence de symptômes causés par des troubles de la digestion.
Selon les scientifiques, leur découverte aura des applications concrètes, notamment auprès du grand public. En effet, ce procédé pourrait être commercialisé sous la forme d'un test rapide renseignant les gens sur la capacité de leur organisme à digérer le lait. Il pourrait aussi être employé afin de diagnostiquer des troubles digestifs relatifs liés au lactose.