Après des années de recherche, des scientifiques américains sont enfin parvenus à mettre au point un nouveau moyen de contraception prometteur destiné aux hommes. Se présentant sous forme de gel, celui-ci agit sur les hormones afin d’assurer une stérilité temporaire.
Actuellement, les préservatifs et la vasectomie représentent les moyens de contraception destinés aux hommes les plus répandus. Alors que le premier protège le temps d’un rapport, le second stérilise de manière permanente, mais après des années de recherche, une équipe de chercheurs américains de l’Université de Washington et de l’Université de Californie est parvenue à développer un moyen de contraception destiné aux hommes qui les protège sur le long terme sans entraîner de stérilité définitive. Les résultats de leurs travaux ont été publiés sur le site des National Institutes of Health (NIH).
Contenant de l’acétate de segestérone, composé progestatif ayant un effet similaire à la progestérone, ce gel contraceptif prometteur (actuellement en phase d’essai clinique) va inhiber la synthèse de testostérone par les testicules, et ainsi diminuer la quantité de sperme produite. Comme a expliqué le Dr. William Bremner de l’Université de Washington : « Le potentiel de ce nouveau gel est énorme. Il existe une perception erronée selon laquelle les hommes ne sont pas intéressés par les outils permettant de contrôler leur propre fertilité, voire en ont peur. Nous savons que ce n’est pas le cas ».
Comme le précise le Population Council : « Dans le monde, 85 millions de grossesses par an sont non planifiées, ce qui contribue à une incidence plus élevée d’effets indésirables sur la santé des femmes et des nourrissons ».
Afin de vérifier l’efficacité du dispositif, plus de 420 couples participent actuellement à des essais cliniques. Les hommes doivent appliquer le gel sur les épaules et le dos durant une période 4 à 12 semaines, et les scientifiques surveillent la qualité et la quantité de sperme produite, ainsi que la tolérance des sujets et l’apparition d’effets secondaires. Le traitement peut être prolongé jusqu’à 16 semaines lorsque la quantité ne diminue pas, et une fois le niveau désiré atteint, les patient doivent effectuer une phase d’essais de 52 semaines durant laquelle ils utilisent uniquement le gel comme moyen de contraception.
À l’issue de cette année d’essai, les volontaires devront se passer de gel pendant 24 semaines, et divers paramètres comme la qualité de leur sperme ou leur taux de testostérone seront analysés. Comme l’a expliqué Diana Blithe, qui supervise ce projet prometteur : « Beaucoup de femmes ne peuvent pas utiliser de contraception hormonale et les méthodes de contraception masculine se limitent pour l’heure à la vasectomie ou aux préservatifs. Une méthode contraception masculine sûre, très efficace et réversible répondrait à un besoin de santé publique majeur ».
Ce gel contraceptif ne protégeant aucunement son utilisateur des maladies sexuellement transmissibles, le préservatif restera bien évidemment le moyen de contraception conseillé.
Yann Contegat