"Tant que tu vivras, cherche à t'instruire: ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison" Solon

Des nanoparticules dans un quart de nos aliments


Des tests ont révélé la présence de nanoparticules dans 15 des 56 échantillons alimentaires analysés, soit près de 27%, ont indiqué mardi les chimistes cantonaux romands. Ceux-ci ont collaboré avec l'Institut Adolphe Merkle (AMI) de l'Université de Fribourg et l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) dans le cadre de cette étude pilote.

Trois nanoparticules étaient traquées: l’oxyde de titane, de silicium et de talc. En Suisse, on les connaît en tant qu’additifs et colorants E551 et E171. On les trouve entre autres dans des sauces, des biscuits ou des ­céréales du petit-déjeuner. Les cinq chewing-gums testés contenaient par exemple de l’oxyde de titane ou de talc.

S’ils sont d’ordinaire déclarés sur les étiquettes, il n’est en général pas précisé qu’il s’agit de nanoparticules. Or le nouveau droit alimentaire, entré en vigueur le 1er mai 2017, rend obligatoire la déclaration des nanomatériaux sur les étiquetages, par exemple d'aliments préemballés. Accompagnée d'un délai d'application de quatre ans, cette obligation ne sera cependant effective qu'au 1er mai 2021.

Les chimistes cantonaux ont indiqué qu'ils avaient averti les fabricants des échantillons du test, afin que ceux-ci soient en conformité avec la loi au 1er mai 2021.

La nocivité potentielle des nanoparticules n’est pas encore bien évaluée. Elles présentent une taille inférieure à 100 nanomètres. Leur capacité à passer les barrières biologiques peut donner lieu à des effets encore mal connus, selon les chimistes cantonaux romands. Le risque sanitaire lié à leur ingestion par le corps humain reste très difficile à évaluer.

«Il reste des études à faire. Les nanoparticules existent cependant aussi dans la nature, ce qui ne veut pas dire que leurs pendants industriels sont dénués de tout danger», a expliqué le chimiste cantonal genevois.

Patrick Edder précise tout de même une avancée positive avec l'étude effectuée, concernant la méthodologie développée pour permettre d'analyser ces particules. Des méthodes analytiques de pointe telle que par exemple la microscopie électronique ont été mises en application, ainsi que d'autres méthodes en cours de développement.

Le tableau complet des résultats de l'étude:


ATS