"Tant que tu vivras, cherche à t'instruire: ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison" Solon

"Steve" Atmospheric Aurora Phenomenon




La question a longtemps intrigué les scientifiques. Durant l'été 2015, un enseignant-chercheur de l'Université de Calgary (Canada) consultait un groupe Facebook tenu par des passionnés d'aurores boréales quand des images surprenantes ont attiré son attention. Les photos en question montraient des traînées de lumière de couleur violette, différentes des phénomènes qu'il avait l'habitude d'étudier. Et pour cause: il s'agissait là d'un nouveau genre d'aurore boréale.

Interloqué, le chercheur a proposé aux membres du groupe de se joindre à «Aurorasaurus», un projet qui réunit amateurs et scientifiques autour du thème des aurores boréales, explique Mashable. Eric Donovan gère ce site avec Elizabeth McDonald, une chercheuse de la NASA. Au fil de leurs observations, les passionnés ont donné à ce phénomène le surnom de «Steve». Un clin d'oeil au film pour enfants «Over the Edge», dans lequel un personnage sans identité est baptisé de la sorte. Longtemps, les chercheurs n'ont pas compris grand chose à ce phénomène inconnu.

Jusqu'au 25 juillet 2016, jour où un astronome amateur canadien a photographié les fameux rayons lumineux, raconte le Huffington Post. Au même moment, des appareils photo automatiques ont capturé le phénomène sous divers angles. La providence a en outre voulu qu'un satellite de l'Agence spatiale européenne (ESA) passe par là au bon moment, enregistrant ainsi ce qui se passait dans l'espace. Grâce à ces précieuses informations, les scientifiques ont enfin pu éclaircir le mystère entourant «Steve». Les résultats de leurs recherches ont été publiés mercredi dans la revue «Science» et sur le site de la NASA

Ce qui caractérise «Steve», c'est surtout son aspect violet et sa forme de «ruban» agrémenté de touches de vert. La plupart des aurores boréales observées dans le ciel du nord du Canada présentes plutôt des teintes bleues, vertes et rouges. Contrairement à ses soeurs plus éparses, «Steve» semble avoir un début et une fin. A l'instar des aurores boréales polaires classiques, «Steve» apparaît grâce à l'interaction entre certaines particules provenant du vent solaire et les lignes du champ magnétique terrestre. Cette rencontre excite les atomes de l'atmosphère et crée ces lumières féeriques.

Les scientifiques ont par ailleurs été surpris de découvrir que «Steve» n'est autre que la partie visible d'un phénomène spatial qu'ils étudient depuis les années 1970: le «subauroral ion drift». Il s'agit d'une sorte de tempête de particules très chaudes que les chercheurs ne pensaient pas être visibles depuis la Terre. «Steve» garde encore une part de mystère, que les chercheurs vont s'atteler à éclaircir. Toujours avec l'aide des astronomes du dimanche.