"Tant que tu vivras, cherche à t'instruire: ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison" Solon

Les super-volcans sont bien plus dangereux pour l’humanité que prévu


Des chercheurs de la prestigieuse université d’Oxford ont conduit une étude consacrée aux « super-volcans », et notamment le laps de temps moyen qui sépare les réveils explosifs de ces géants endormis. Mauvaise nouvelle : les super-éruptions sont beaucoup plus proches qu’on ne le pensait. Si proches qu’elles pourraient même nous rayer définitivement de la carte…

Les « super-volcans », comme leur subtile appellation le laisse entendre, sont des volcans mais beaucoup, beaucoup, beaucoup plus puissants que l’Etna ou le Python de la Fournaise et compagnie. Pour vous donner un ordre d’idée, l’éruption d’un de ces colosses endormis peut expulser jusqu’à 1 000 giga tonnes de cendres et de roche volcaniques dans l’atmosphère – 1 000 milliards de tonnes soit environ 143 milliards d’éléphants. De quoi recouvrir tout un continent, obscurcir notre ciel azur, condamner nos végétaux à une mort certaine, et provoquer de gigantesques baisses de températures pour plusieurs dizaines d’années.

Dieu merci, ces épisodes cataclysmiques ne surviennent que très rarement, séparés les uns des autres par plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d’années ! On pourrait donc croire qu’on est relativement saufs, d’autant que les films Hollywoodiens nous ont appris que la menace venait toujours du ciel – Armageddon, Independence Day, Le Jour d’après. Il y a bien une poignée de téléfilms qui ont essayé de nous mettre la puce à l’oreille sur la menace croissante des volcans; des chefs-d’oeuvre tels que Supervolcano, Miami Magma, ou Le Dernier volcan. Mais allez savoir pourquoi, personne ne les a pris au sérieux…

Les chercheurs de l’Université d’Oxford ont réalisé une analyse statistique à partir de données géologiques retraçant l’histoire des super-éruptions lors des 100 000 dernières années. Publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letters, elle se concentre exclusivement sur les périodes de latence entre deux super-éruptions. Jonathan Rougier, principal auteur de l’étude et professeur de sciences statistiques à Oxford, rappelle qu’en 2004, la communauté scientifique estimait qu’une super-éruption survenait tous les 45 000 à 714 000 ans.

Les conclusions des scientifiques d’Oxford réduisent considérablement l’écart : il passe de plusieurs centaines de milliers d’années à « seulement » quelques dizaines ! Sur le papier, aucune raison de s’inquiéter : personne ne vivra aussi longtemps pour en subir les conséquences; et si notre espèce survit jusque-là, elle aura tôt fait de quitter la Terre… Le professeur Rougier reste cependant persuadé que ces chiffres « indiquent que les volcans représentent pour notre civilisation humaine un risque plus grand qu’on ne le pensait ». Pas de raison de paniquer toutefois : si ces épisodes sont plus fréquents que les scientifiques l’imaginaient, ils demeurent excessivement rares – pourvu que ça dure !


Les deux dernières super-éruptions ayant ébranlé la surface du globe sont celles de Taupo (Nouvelle-Zélande) et d’Aira (Japon) survenues respectivement il y a 25 000 et 27 000 ans : elles ont chacune expulsé 1 000 giga tonnes de cendre et de roches volcaniques dans l’atmosphère ! Mais ce n’est rien en comparaison de celle du Toba, il y a quelque 75 000 ans. Ce super-volcan indonésien a expectoré près de 10 000 milliards de tonnes de matière volcanique – plus de 1 400 milliards d’éléphants ! – et provoqué un hiver volcanique à l’échelle planétaire qui a duré 1 000 ans et failli décimé nos ancêtres. Ambiance !