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Les lacs, ces producteurs de méthane


Photo prétexte


Les lacs pourraient produire des quantités de méthane bien plus importantes qu'imaginées jusqu'alors par les scientifiques. Une recherche de l'Université de Genève (UNIGE) relève que le gaz n'est pas seulement fabriqué dans des milieux privés d'oxygène du fond de l'eau, mais aussi en surface.

L'équipe du département F.-A. Forel des sciences de l'environnement et de l'eau de l'UNIGE a effectué des mesures dans le lac de Hallwil (AG) durant deux étés avant d'en arriver à cette conclusion. L'accumulation mécanique de méthane remontant à la surface n'a pas pu expliquer les concentrations observées.

«Quelque chose d'énorme»

Les taux de méthane qui ont été découverts dans les eaux allant jusqu'à cinq mètres de profondeur ne peuvent avoir été causés que par une production de gaz dans cette couche de surface. Selon les chercheurs, 90% des émissions de méthane du lac de Hallwil seraient dues à du gaz fabriqué dans les cinq premiers mètres de profondeur.

«Il se passe quelque chose d'énorme dans les eaux de surface et personne n'y avait prêté attention jusqu'ici», a souligné Daniel McGinnis, coauteur de l'étude avec sa collègue Daphné Donis. Pour l'instant, les scientifiques ne sont pas en mesure d'expliquer cette production de méthane dans les eaux de surface des lacs.

Les algues

Les chercheurs citent l'éventuel rôle joué par les algues, ou la possible présence de niches anaérobies, qui pourraient devenir des sortes de couveuses à méthane. Un phénomène similaire est à l'oeuvre à la surface des océans, mais dans des proportions infiniment moindre, de l'ordre de un à mille.

Le méthane est un gaz dont l'effet de serre est 28 fois supérieur à celui du gaz carbonique. Les flatulences des vaches sont de grosses productrices de méthane. Le lac de Hallwil, dont la superficie atteint une dizaine de kilomètres carrés, génère chaque année autant de méthane qu'un troupeau de 240 bovidés, soit environ 25 tonnes.

Cette recherche de l'UNIGE a fait l'objet d'un article paru dans la revue spécialisée Nature Communications.

ATS